Le patrimoine architectural arménien constitué principalement d’édifices religieux, mais également de constructions civiles et militaires est réparti sur un vaste espace territorial aujourd’hui partagé entre plusieurs états. Ces monuments dont certains millénaires, appartiennent à une même culture mais connaissent d’importantes disparités de préservation selon leur situation géographique. Nous vous proposons de visiter les sites de la civilisation arménienne qui se trouvent répartis de part et d’autre de la république d’Arménie et de la Turquie. La rivière Akhourian prend sa source au lac Arp’i, traverse les vallées de la région du Chirak au nord de l’Arménie pour rejoindre le nord-est de la Turquie et devenir l’Arpaçay avant de se jeter dans l’Arak’s. Le cours tumultueux de cette rivière a creusé au fil des siècles de profondes vallées aux parois escarpées qui regorgent de vestiges archéologiques de première importance : monastères, églises, palais, forteresses… Ces monuments situés aux abords de cette frontière naturelle présentent un intérêt considérable tant en raison de leur valeur architecturale que de leur caractère historique. Nous avons voulu suivre le cours de l’Akhourian depuis sa source en Arménie jusqu’à son embouchure en Turquie pour aller à leur rencontre. Ces édifices séculaires ont connu jadis une période de prospérité alors qu’aujourd’hui certains d’entre eux sont coupés de leurs racines culturelles, bannis de leur identité, dépossédés parfois de leur fonction. En effet, les menaces conjuguées des intempéries, des dégradations humaines volontaires ou par ignorance, et l’absence d’entretien causent des dommages irréversibles. Nous sommes convaincus que la disparition annoncée de ces trésors de l’architecture arménienne est inéluctable si rien n’est entrepris pour leur protection. Pour nous, cette prise de conscience de l’urgence à intervenir passe par l’image !

Nous voulons mettre en lumière ces monuments dorénavant séparés par une histoire moderne pour construire un pont imaginaire qui relierait les deux rives de l’Akhourian.